Commission Petits éditeurs de janvier 2023

Commission Petits éditeurs Bib92 - Sélection janvier 2023

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Censuré dans son pays, le Soudan, interdit à Oman et au Koweit depuis 2012, Abdelaziz Baraka Sakin, aujourd’hui en exil en France, est pourtant apprécié des lecteurs soudanais, qui font circuler son œuvre clandestinement. La princesse de Zanzibar est son 3ème roman. Ce dernier se présente, dès son titre, comme un conte. Il en épouse la forme tout en se permettant beaucoup de libertés. Il peut d’ailleurs se lire comme la quête de liberté d’un peuple soumis à un Sultanat cruel et sanguinaire. Sous l’égide du Sultan « récemment béni de Dieu », les habitants vivent sous un régime fondé sur l’esclavage et la religion musulmane. Le livre décrit le passage du système esclavagiste à celui du colonialisme par les Anglais qui prennent le pouvoir par la force. L’auteur démontre avec satire, humour et ironie que tous les colonialismes se valent et que toutes les religions sont fondées sur la violence et l’absurdité de leurs croyances. L’homme règne toujours avec bestialité. Les Anglais qui disent apporter ordre et civilisation ne font qu’ajouter au chaos du pays. C’est aussi l’histoire d’amour entre la princesse et son esclave eunuque, devenu son amant ! Une histoire tragique, en raison de leur amputation réciproque, castration pour l’un, excision pour l’autre, mais qui frôle souvent le ridicule de la caricature. La princesse, qui porte bien son titre, s’apparente à une fille gâtée. Abdelaziz Baraka Sakin ne se montre pas tendre avec ses personnages : il prend plaisir à les mettre dans les situations les plus triviales, voire dégradantes, notamment en train de faire leurs besoins. Le Sultan incapable de se nettoyer seul le postérieur est à l’image de cette société sur le déclin. Bien que j’aie préféré Les Jango, j’ai lu ce roman comme le crépuscule d’un conte de fées dont les codes se délitent et ne résistent pas à l’Histoire qui, elle, se répète tragiquement.
Baraka Sakin, Abdelaziz. - La princesse de Zanzibar. - Zulma. - 350 p. - 23 €

La narratrice, jeune fille de quinze ans, comprend que le monde que ses parents ont connu ne ressuscitera pas et que la petite communauté familiale, ne résistera plus très longtemps aux attaques des pillards... Refusant la soumission aux grandes compagnies, qui offrent à leurs salariés la sécurité contre un véritable esclavage, l'héroïne tente de gagner une nouvelle terre promise. C'est dire si La parabole du semeur est une quête initiatique, roman de formation destiné aux jeunes, ne serait-ce que par l'âge du personnage principal qui traverse une Amérique plongée dans la barbarie. Bien menée et crédible, ce roman ne laissera aucun lecteur indifférent. Il vous fera penser à La route de Cormac Mccarthy pour ses errances dans une Amérique hostile où la confiance est une denrée rare, le tout saupoudré de réflexions politiques pertinentes, de dialogues intelligents, les passages lyriques et spirituels du livre de la narratrice sont bienvenus et confèrent un souffle épique à toute l’aventure. Cette série en deux tomes vaut la découverte !
Butler, Octavia E. - La parabole du semeur. - Au Diable vauvert. - Traduit de l’anglais. - 368 p. - 9 €

Dans ce roman, Elin Cullhed se met dans la peau de Sylvia Plath et transcrit ce qu’elle imagine de sa dernière année de vie. La poétesse est encore très éprise de son mari, Ted Hughes. Elle est écartelée entre l’amour inconditionnel qu’elle porte à ses enfants, sa volonté de trouver une certaine sérénité dans la campagne du Devon et sa soif inextinguible d’intensité, son désir d’écrire, d’être reconnue et une forme de compétition avec Ted, lui déjà célèbre. L’auteur avec beaucoup de force s’inspire de l’œuvre de Plath pour se fondre dans sa personnalité et traduire le mal être de cette âme incandescente qui oscille sans cesse entre euphorie et désespoir. Elle évite le piège psychologisant et, par le truchement de son héroïne, souligne le fossé social qui, au même titre que la fragilité psychique de Sylvia, a laminé la relation de ces deux êtres d’exception. Un récit puissant et incarné, un hommage à la hauteur de son modèle.
Cullhed, Elin. - Euphorie. - L’Observatoire. - Traduit de l’américain. - 364 p. - 22 €

Marc Papillon de Lasphrise, est un enfant sous Henri II. Contemporain de Pierre de Ronsard, il devient poète-soldat, au service des ducs de Lorraine. La quarantaine passée et tout couturé, il quémande une pension à Henri IV, mais le « Vert-galant » fait la sourde oreille. Papillon se retire alors dans son fief de Lasphire, un castel en ruine pour rédiger ses Diverses poésies, qu’il fait imprimer à ses frais. Las, la muse de la Renommée le boude. Un soir, pensant trépasser, Papillon passe un pacte avec le Diable. Il accède à l’immortalité, tant que son livre n’aura pas connu le succès. Et voilà que notre bon Papillon, tel un Don Quichotte, traverse les siècles, depuis la fin du XVe jusqu’au XXe siècle. A chaque fois, il devra s’adapter aux époques, il rencontrera des personnages hauts en couleur et perdra ses compagnes. L’immortalité est sa malédiction. L’invention du diable est un roman très original, lumineux et baroque avec des pointes picaresques. Hubert Haddad est un érudit de culture historique et littéraire. Son écriture est ciselée. La lecture de son roman est exigeante. Cher lecteur, si vous cherchez un page-turner avec de multiples rebondissements, passez votre chemin. Suivre Marc Papillon de Lasphrise sur les routes des siècles nécessite de prendre son temps. Impossible de survoler ce texte. C’est une lecture enrichissante, qui se savoure, mais qui vaut le détour !
Haddad, Hubert. - L’invention du diable. - Zulma. - 314 p. - 22 €

1940, Florence : Eva Rosselli et Angelo Bianco grandissent dans la villa aux dalles roses. Angelo, né avec une jambe en moins est destiné à entrer dans les ordres. Enfant, il a été fasciné par la statue de saint Georges, sculptée par Donatello. Un prêtre lui a expliqué que saint Georges avait affronté le dragon : le mal, la tentation, la peur. Angelo est captivé par cette idée, d’autant qu’en prenant des années, il sent grandir son amour pour Eva. Alors il lutte. Eva, elle, apprend la musique avec son oncle ; elle souhaite devenir une grande violoniste. Elle aime Angelo. L’adolescence arrive. Angelo résiste à la passion. Il ne sait pas encore que plane sur eux l’ombre de la Seconde Guerre mondiale. Bientôt, les Fascistes mettront en place des lois raciales qui condamneront les Juifs. Or, Eva est juive. Rapidement, les Nazis deviendront les maîtres de Florence et déporteront les Juifs. Eva et Angelo vont résister. Ce sera d’autant plus dur pour Angelo qui devra affronter ses démons intérieurs, tout en luttant contre un dragon on ne peut plus réel. Un tourbillon de sable et de cendre est très beau roman historique. On tremble pour les deux personnages, touchants, qui sont parfaitement incarnés sous la plume de l’autrice. Celle-ci a le mérite de mettre en lumière la résistance d’une partie des membres du clergé italien qui n’a pas hésité à cacher leurs compatriotes juifs dans les couvents.
Harmon, Amy. - Un tourbillon de sable et de cendre. - Charleston. - Traduit de l’anglais. - 475 p. - 22,50 €

En 1865, dans une petite bourgade de Georgie, l’Emancipation vient d’être proclamée, mettant fin à la Guerre de Sécession. Prentiss et son frère Landry, tout fraîchement affranchis, errent en quête d’une nouvelle vie, loin de leur condition d’esclaves. Ils découvrent la liberté et ne savent que trop faire d’eux-mêmes. Non loin de leur ancienne plantation, en pleine forêt, ils tombent face à George, le propriétaire du domaine attenant à la demeure de leur ancien maître. Il est, lui aussi, complètement déboussolé : il vient en effet d’apprendre que son fils est mort au combat. Perdu sur sa propre propriété de plus de quatre-vingts hectares, c’est un George en deuil, épuisé et claudiquant qui se retrouve face à ces deux jeunes hommes. Sans hésiter, ils lui viennent en aide pour le ramener jusqu’à chez lui. Cette rencontre cristallise le début d’une nouvelle destinée pour ces trois personnages qui, contre toute attente, s’allient pour construire un projet commun. Une confiance et un respect mutuel unira ces hommes, ce qui déplaira au reste de la ville, toujours fortement imprégnée du rapport de domination des Blancs sur les Noirs. Le roman est construit autour des relations qui unissent les personnages les uns aux autres, ainsi qu’aux autres habitants de la ville. La solidarité et l’entraide sont très prégnantes au milieu de la violence des codes d’une société ségrégationniste en déclin. La nature occupe également une place prépondérante au sein de ce roman notamment à travers la forêt, les champs mais aussi l’étang. A la fois lieux de secrets et de refuge, elle est aussi un lieu de douceur et de réconfort pour ces hommes chahutés par une société qui peine à se faire à la fin de ses privilèges.
Harris, Nathan. - La douceur de l’eau. - P. Rey. - Traduit de l’américain. - 454 p. - 24 €

On suit la reconversion du protagoniste Bruno Giboire : ancien employé municipal, mû par une recherche de sens, il décide de devenir professeur de lettres dans le secondaire. A travers son regard et grâce à un prétexte narratif, l’auteur brosse un portrait humoristique et caustique de l’institution scolaire et de la dichotomie entre professeurs qui auraient une approche conservatrice et les autres plus progressistes. Une sorte de querelle des Anciens et des Modernes sur fond pédagogique. Les thèmes font écho à des débats actuels, comme l’appropriation culturelle, la restitution des œuvres d’art pillées, la décolonisation, l’identité de genre. Ce roman est agréable à lire, mais son approche allégorique (qui est par définition réductrice) offre une perspective que j’ai trouvée manichéenne et parfois caricaturale sur la vision de l’engagement et des évolutions en cours au sein de l’Education Nationale.
Jean, Patrice. - Rééducation nationale. - Rue Fromentin. - 139 p. - 17 €

C’est l’histoire vraie, comme le titre l’indique, d’une catastrophe naturelle annoncée. Dans la structure narrative, parce que l’auteur nous raconte par le menu l’ouragan qui, le 8 septembre 1900, détruisit la prospère ville côtière, touristique et portuaire, de Galveston, située sur une île dans le Golfe du Mexique, et y fit au moins 8000 morts, soit environ 20% de la population. (À titre de comparaison, en 2005, l’ouragan Katrina n’en fit « que » 1836 !). On perçoit dès le début l’ampleur des dégâts, coûtant à la ville son avenir de première métropole texane, statut qu’elle disputait à Houston, ne serait-ce qu’avec la légende de la carte de Galveston (pp.12-13), où il y a le choix entre « destruction totale » et « destruction partielle ». Reste qu’Erik Larson ne cesse de faire monter la tension à l’aide d’une documentation étayée, extrêmement vivante et accessible, fourmillant de témoignages d’époque, permettant de suivre et comprendre non seulement la formation puis le trajet de l’ouragan, mais aussi le parcours de nombreux personnages dans les jours qui précèdent la tempête comme au moment de son impact, et ce, sans jamais nous surcharger d’informations (une quarantaine de pages de notes complète l’ouvrage). Mais si, nous, lecteur/rices, savons que Galveston va passer de « royaume argenté de conte de fées » (p.106) à un véritable charnier -« dans les dernières semaines de septembre 1900, [on sentirait] à plus de cent cinquante kilomètres au large les bûchers où l’on brûlait les cadavres »-, il n’en va pas de même sur le moment des habitant/es, ni même des météorologues. Car ce livre n’est pas qu’une histoire cyclonique : c’est aussi le récit des prémices de la météorologie et d’une époque très sûre d’elle et de sa science : « Contre l’orgueil de l’époque, que pouvait un simple ouragan ? » (p.117). Voilà tous les éléments qui font de ce compte rendu fidèle une grande histoire. Ce qui fait écho aux propos d’Isaac Cline, météorologue en chef de la station de Galveston, tirés de ses mémoires et cités ici (p.53) : « J’ai […] décidé de rechercher un domaine où je pourrais raconter de grandes histoires tout en disant la vérité. »
Larson, Erik. - Une histoire vraie : au cœur de la plus meurtrière catastrophe naturelle de l’histoire américaine. - Le Cherche Midi. - Traduit de l’américain. - 409 p. - 22 €

Lorsqu’on lui demande pourquoi il écrit sur le climat, le journaliste et critique littéraire suédois Jens Liljestrand répond invariablement : « Peut-on écrire sur autre chose ? ». Et lorsqu’on lui fait remarquer que ce sujet fait déjà l’actualité partout dans le monde, il ajoute que peu de récits expriment « ce que les gens ressentent vraiment ». C’est pourquoi cet auteur de reportages remarqués a décidé de relever le défi, par les moyens de la fiction. Et la forêt brûlera sous nos pas, son second roman, le premier traduit en France, est un livre ouvertement militant : il cherche à mettre la littérature au service d’une cause, celle qui, aux yeux de l’auteur, devrait désormais prévaloir sur toutes les autres. Au plus fort de l’été alors que de nombreux Suédois aisés sont en vacances, de gigantesques feux de forêts se déclarent ; les gens fuient. C’est bientôt le chaos intégral, les infrastructures s’effondrent. La notion même de société disparait. Chacun se retrouve face à ses peurs, à sa lâcheté. Ce moment est vécu par quatre protagonistes liés à Didrick, consultant média et père assez irresponsable de trois enfants (son ex-maitresse influenceuse décérébrée, un tennisman célèbre et son « malheureux » fils, sa fille de 14 ans et lui). Le roman est déroutant, volontairement dérangeant. Il mêle aventure (suite à des choix inappropriés de Didrik, la famille est séparée et son fils blessé disparait), critique sociale et politique, introspection familiale et analyse critique de notre société qui a laissé la température s’élever au-dessus de 2°C alors que nous savions tous que la planète était en danger.
Liljestrand, Jens. - Et la forêt brûlera sous nos pas. - Autrement. - Traduit du suédois. - 523 p. - 25 €

New York, 1982 : dans un petit cinéma de la 57e rue, Greta Garbo assiste incognito à la projection du Portrait de Dorian Gray dans lequel elle a interprété le rôle principal au début des années cinquante. Cette rencontre avec son double cinématographique oblige l’actrice, le temps d’un visionnage, à replonger dans ses souvenirs. Cette biographie romancée retrace la vie et la carrière de la Divine d’Hollywood. De son enfance à ses premiers pas au conservatoire en passant par ses débuts dans le cinéma muet, Le portrait de Greta G. essaie d’élucider le mystère autour de l’actrice qui s’est progressivement retirée de la vie publique en 1941. Pour raconter son histoire, la romancière entremêle réalité et fiction afin de brosser un portrait doux-amer d’une femme en avance sur son temps, libre et indépendante. En plus de donner la parole à une Garbo fictive, le texte propose également une passionnante réflexion sur les acteurs confrontés régulièrement, comme le héros d’Oscar Wilde, à leurs alter égo filmique. Catherine Locandro propose un voyage inoubliable dans les coulisses du 7e art. Attention pépite !
Locandro, Catherine. - Le portrait de Greta. - Les Pérégrines. - 304 p. - 19 €

Premier roman dont le personnage est annoncé dans le titre : Biche est la proie d’une chasse. Nous vivons cette traque avec elle, décidée à sauver ses petits et éviter les pièges en guettant l'avancée des chasseurs. Nous suivons les animaux de la forêt : les cerfs à la recherche d'une femelle, une vieille biche dont la fin est proche, et l’héroïne, une jeune biche déterminée... L’auteur nous plonge dans la tête des cervidés ou de Hakim le hérisson et de leurs sensations ; on ressent leurs émotions. Les animaux, les insectes, les champignons, les arbres forment un tout et sont au premier plan, traités à l'égal des humains. Pour les défendre, Alan, le garde forestier prend très à cœur son travail de protection. La forêt sera le lieu d'un drame prévisible, dont les protagonistes sont les chasseurs : Gérald, passionné mais peu sympathique, la célébrité du coin qui suscite admiration ou jalousie ; Olaf, son chien ; son fils Basile, adolescent, impatient de tuer son premier gibier, et Linda rabatteuse. Où l’entêtement du chasseur, comme celui de la jeune biche qui refuse le sort imposé par les hommes les mènera-t-il ? La cruauté et la violence sont contrebalancées par l'enchantement des détails. On voudrait pouvoir aider Biche à échapper aux méchants chasseurs qui prétendent devoir lutter contre les animaux en surnombre. L’intensité est présente entre les deux groupes dès les premières pages. La construction alterne entre les points de vue des chasseurs, d'Alan, et de la biche. La prose sensible et poétique sert le message écologique. Nous devons vivre en harmonie avec la Nature et la préserver. Par ce thème original captivant et sa qualité d'écriture, ce roman plaira aux amoureux de la nature. Les très belles descriptions de la forêt sentent bon l’humus. Mona Messine sait créer les ambiances et faire monter le suspense. La couverture correspond parfaitement à l'ambiance qui se dégage. Ce premier roman est une réussite auquel on ne peut rester insensible.
Messine, Mona. - Biche. - Livres agités. - 203 p. - 19 €

« Le corps gisait au pied de l’escalier. Comme un signe de laisser-aller dans cette maison qui avait été rénovée au point de devenir méconnaissable. Un tas de vêtements en désordre. La jambe du pantalon était remontée, et la cheville luisait sous le faisceau de la lampe torche de mon iPhone. » Emma Webster, mère célibataire d’une adolescente et députée féministe, œuvre pour faire reconnaître et punir lourdement la porno-divulgation et pour garantir l’anonymat des victimes. Elle travaille également sur un projet de loi concernant les préjudices en ligne. Après la publication d’une photo où elle apparaît déterminée, ambitieuse, belle et conquérante, elle devient la proie des réseaux sociaux. Insultes, menaces et calomnies deviennent son quotidien et la plonge dans une atmosphère de peur et d’angoisse permanente. Pendant ce temps, sa fille Flora, n’en pouvant plus de se faire harceler par son ancienne meilleure amie, va commettre un acte d’une extrême gravité et lourd de conséquence. Tout bascule le jour où Emma Webster est soupçonnée du meurtre d’un journaliste avec qui elle collaborait… Nous allons la suivre durant ses interrogatoires et l’accompagner tout au long de son procès en nous interrogeant sur sa culpabilité. Ce thriller psychologique construit en quatre parties, nous entraîne dans une politique-fiction où chaque chapitre est daté et porte en titre le prénom de la personne qui s’exprime ou qui est concernée, ce qui permet de suivre l’affaire du point de vue de chaque protagoniste. Différents thèmes sont abordés dans ce récit : le harcèlement, les réseaux sociaux, la misogynie, ainsi que la pression à laquelle les femmes peuvent être confrontées. J’ai trouvé cette lecture intéressante, minutieuse et documentée. La partie se déroulant au sein du tribunal et détaillant méthodiquement l’avancée du procès est particulièrement passionnante. Un roman qui peut être facilement conseillé et plaire aux lecteurs et lectrices de thriller ou de fiction en tout genre.
Vaughan, Sarah. - Fragile réputation. - Préludes. - Traduit de l’américain. - 491 p. - 20 €