Commission Petits éditeurs de septembre 2025

Commission Petits éditeurs BiB92 - Sélection septembre 2025

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Paris, début avril : Romain Morel reçoit l’invitation au mariage de Paul, son ami d’enfance perdu de vue depuis leur violente dispute. Hésitant, il finit par accepter. Mais le jour venu, rien ne se passe comme prévu : contretemps en cascade, rencontre houleuse avec une automobiliste à la station-service… Et lorsqu’il arrive enfin, les mariés ont déserté leur propre fête. Pire encore : l’inconnue croisée sur la route figure parmi les invités. L’amour au premier regard, est-ce possible ? C’est la question que pose Nicolas Barreau dans cette nouvelle romance. Construit sur une trame « enemies to lovers », le récit décortique l’élan amoureux qui naît dès la première rencontre et explore avec finesse les mécanismes des sentiments, leur spontanéité et leur évolution au fil du temps. Cette réflexion prend vie à travers l’histoire de Romain. Le mariage et l’apparition de cette inconnue deviennent l’étincelle qui fait tout basculer. Même si l’on devine vite où l’histoire nous mène, le charme réside dans le chemin parcouru par le héros, plein de tendresse et de surprise. L’amie de la mariée est une romance douce et agréable à lire, qui rappelle avec délicatesse que parfois, une seule rencontre suffit pour bouleverser le cours d’une vie.
Barreau, Nicolas. - L’amie de la mariée. - H. d’Ormesson. - 254 p. - 20 €

Eduardo Berti semble s’inspirer de son adolescence pour nous raconter ses débuts de journaliste sportif et musical, ainsi que son amitié indéfectible avec Fernán, née de leur amour pour les Beatles. Retraçant leur première grande interview avec le pilote automobile Fangio, qui sert de fil conducteur au livre, Berti provoque allers et retours entre passé et présent, entre son enfance accomplie et celle présente de son fils, entre l’enfant qu’il était et l’adulte qu’il est devenu. L‘auteur propose une belle et intelligente construction narrative pour un récit intimiste où l’on ressent les espoirs de l’enfance, les devenirs possibles et tout ce qui n’existe plus quand on grandit (à part les souvenirs reconstruits). On sent son appartenance à l’Oulipo dans son écriture travaillée : les chapitres sont courts et les titres de chaque partie reprennent le même mot, faster, avec une typographie différente. Ce roman est rempli de petites touches d’émotion, il ne s’agit pas d’un roman aux multiples rebondissements dramatiques avec une narration linéaire, mais il touchera les adultes, même ceux qui ne sont pas fans des Beatles ou passionnés de Formule 1 !
Berti, Eduardo. - Faster - La Contre allée. - Traduit de l’espagnol (Argentine). - 180 p. - 20 €

Abena et Kofi sont frère et sœur. Ils fuient l’Érythrée et se retrouvent dans les Alpes. Ils sont poursuivis par une milice de gardes-frontières chargée de traquer les immigrés sans papiers tentant de franchir la frontière à pied. Ils courent un grand danger car cette milice n’hésite pas à tirer. Alors qu’ils sont à terre, pris dans un éboulement de neige, Caïn, un marginal leur vient en aide. Le trio trouve refuge en altitude, chez un mystérieux couple d’ermites, surnommé la Vieille et l’Aveugle. Pavel, un ancien soldat, vivant lui aussi en haute montagne, se joint à eux. Cette petite communauté doit s’organiser pour s’approvisionner et affronter la rudesse de l’hiver, tout en évitant la milice. Ils vont devoir apprendre à vivre ensemble. Abena est une enfant, c’est elle qui donne raison à cette vie. La Vallée est inhospitalière. Sans que ce soit véritablement expliqué, on sait qu’on est dans une situation de guerre civile. Ce roman est un nature writing à la française, sur fond de survivalisme. J’ai aimé la description des paysages et la lutte contre la nature en haute montagne et la fuite de la milice. Chaque personnage a ses raisons de vivre cette vie de marginal. Ce qui les rapproche dans cette vie communautaire, c’est de protéger et d’éduquer la jeune Abena, c’est elle qui fait le lien.
Chavagné, Pierre. - Abena. - Le mot et le reste. - 261 p. - 22 €

Pauline, qui a été élevée par son père lorsque sa mère a quitté le foyer, revient à la maison après avoir passé 8 mois à Lyon. Elle y a vécu en colocation et joué dans des pièces, car elle veut être comédienne. Elle retourne pourtant en Normandie, dans la maison où rien n’a changé depuis son départ, où son père a la même routine tous les jours. Ce court roman évoque avec subtilité la relation entre un père et sa fille, tous les deux taiseux et dans la retenue, à un moment charnière. Celui de la transition délicate du passage à l’âge adulte et de la vie pour le parent après le départ de l’enfant. L’écriture de l’auteur reflète la pudeur des personnages, les phrases sont courtes, il n’y a quasiment pas de dialogue, ce qui peut donner le sentiment d’une certaine lenteur.
Chillet, Fabrice. - Un rôle à tenir. - Finitude. - 126 p. - 15,50 €

A Lyon en 2014, Eric Mailly, découvre une photo de Louis Rambert, intitulée « complice de G. Mailly ». A-t-il un lien de parenté avec cet inconnu, coupable d’un double assassinat sauvage ? Le capitaine se plonge dans les archives de l’affaire de ces meurtres sanglants : comment ces individus sont-ils devenus criminels ? On suit leur parcours du début du XXe siècle, jusqu'en 1930 où les cambrioleurs deviennent meurtriers. Ce roman social, noir et poisseux suit tour à tour le point de vue des deux hommes. Il met en scène des voyous se transformant en massacreurs. L’auteur décrit leur enfance misérable pendant la guerre, puis leur jeunesse de souteneurs. Un jour, ils commettent un crime ignoble parce qu'ils s’imaginent devenir riches. Ce fait divers dénonce aussi une société aux inégalités criantes.L’auteur mêle savamment faits divers et fiction sociale et nous entraîne dans des parcours révélateurs d'une époque, d'une misère sociale. Il a fait de nombreuses recherches : son récit à la construction originale est entrecoupé d'extraits de journaux compilant une multitude de faits divers, correspondant à chaque période, contribuant à donner de l'épaisseur à ce fait divers devenu roman et à installer cette ambiance pesante. L. Destremau décrit l'histoire de ces malfrats sans scrupules, avec réalisme et surtout, la vie d'un milieu sombre, de leur jeunesse à leur condamnation à mort, de la délinquance au crime. Il redonne voix à ces criminels oubliés, explorant les engrenages de leurs crimes et la vision d’une époque. L’écriture brute, sans fioriture, s'accorde parfaitement avec le thème. Histoire aussi passionnante que terrifiante de deux criminels (c'est la peau tatouée de Mailly qui orne le fameux livre).
Destremau, Lionel. - Un crime dans la peau. - La manufacture de livres. - 294 p. - 20 €

Au milieu des paysages du Montana, nous suivons les questionnements de Flea qui ne sait pas comment donner un sens à sa vie. Elle a été élevée par son père, sa mère l’ayant abandonnée après sa naissance. Sa meilleure amie et presque sœur, Midge, a également été élevée par un papa solo qui est aussi le meilleur ami de son père. Si Midge a poussé droit et doit s’éloigner pour poursuivre ses études, Flea cherche à retrouver sa mère pour tenter de comprendre pourquoi celle-ci s’est enfuie. Connaître ses racines devient pour Flea une question de survie. Elle part à sa recherche quand elle apprend par un détective que celle-ci vit au Canada, son père ayant toujours coupé court à ses questions. La relation de complicité qui se développe entre Flea et son père est particulièrement touchante. Ils ont leur propre façon de communiquer avec un langage fait de jeux de mots et d’humour et sont profondément attachés l’un à l’autre. La nature tient également un rôle très important dans ce récit et apporte un sentiment de plénitude et de paix. Le lecteur se laisse immerger dans l’immensité des forêts, des lacs et des rivières. Je recommande ce beau roman d’apprentissage, où l’héroïne prend ses premières décisions d’adulte entourée et épaulée de personnages bienveillants.
Fromm, Pete. - Impératrice des airs. - Gallmeister. - Traduit de l’américain. - 428 p. - 25,50 €

Gabrielle réside dans une réserve amérindienne au nord du Québec. Elle vit avec sa tante Alice autrefois sage-femme et son oncle Steve policier. Alice est alcoolique et quasi mutique depuis la noyade accidentelle de Diane, sa sœur jumelle. Diane était la mère de Gabrielle et son décès tragique s’est produit peu après sa naissance. Steve quant à lui trompe son désarroi en se gavant de chips et de donuts. Gabrielle se sent transparente dans cette famille détruite. Excellente élève, elle n’a qu’un rêve quitter la réserve et tenter sa chance à Montréal dans le mannequinat. Elle pense ainsi marcher dans les pas de sa mère. Comme elle des années auparavant, elle se fait embaucher dans un domaine de chasse pour se constituer un petit pécule. Son ami Tom, fils de la propriétaire est loin d’être insensible au charme de Gabrielle qui a hérité de la beauté de sa mère et des yeux verts de son géniteur « un blanc de passage ». Isolée depuis le plus jeune âge par sa condition de métisse et les secrets de famille, parviendra- t-elle à percer le mystère de ses origines et trouver la paix ? Un beau roman initiatique, hommage vibrant aux premières nations et à leur rapport fusionnel à la nature malmenée par le monde moderne.
Gauthier, Isabelle. - Pikutipi. - La Belle Etoile. - 252 p. - 21 €

Réédition d’un livré publié en 1955, adapté au cinéma en 1959 avec J. Gabin.
Le couple d’Yvonne et Henri explose lorsque celle-ci accouche de son troisième enfant, alors que son mari travaillait au Maroc depuis 11 mois. Le récit se poursuit autour des deux premiers enfants, des années plus tard, qui vont fuir le foyer, devenu difficile à vivre, Henri n’adressant plus la parole à sa femme. Au-delà du récit familial, qui tend à montrer que les liens du cœur sont plus forts que les liens du sang, l’intérêt de l’histoire tient à la description du Paris de l’époque. L’auteur nous plonge dans différents univers (la boxe, les music-halls de Montmartre, le monde ouvrier) colorés par l’utilisation de l’argot. « Quand on est trop cloche pour faire un turbin, c’est pas régulier d’y foutre son poinçon. » Des échanges parfois truculents, qui n’empêchent pas une fin touchante.
Lefèvre, René. - Rue des prairies. - L’échappée. - 203 p. - 17 €

Le narrateur raconte le choc qu’il a reçu lorsqu’il a vu le film The Blues brothers à 13 ans avec deux copains, des frères dont il aime, en vain, la sœur Solange, surnommée Candy. Il change alors complètement sa vie : il se fait désormais appeler « Muddy Miles », n’écoute plus que du blues, s’habille comme les acteurs du film et se met à la guitare. Il se lie d’amitié avec Cecil, un nouvel élève, qui lui aussi aime le blues, joue du piano et chante à merveille. Le monde de Cecil est éloigné de celui des deux frères, qui quittent bientôt l’école pour exercer leurs talents de mécanicien. Le narrateur s’éloigne d’eux, parce qu’il change et pas eux, et se rapproche encore de Cecil grâce auquel il développe sa culture musicale. Ils se retrouvent plusieurs fois par semaine chez Cecil pour écouter du blues et pour jouer. Le narrateur se met à composer des morceaux que Cecil arrange et chante. Bientôt, ils donnent des concerts et obtiennent quelques succès locaux puis régionaux, jusqu’au jour où le père de Cecil est muté… à Chicago, ville du blues. Il s’agit d’une autobiographie fictive, proche de la jeunesse de l’auteur. Dans chaque court chapitre, le narrateur évoque un souvenir de Muddy, puis commente une chanson de la bande originale du film The Blues brothers. Il s’agit d’un récit atypique qui allie tendresse, humour et nostalgie et qui est ponctué de connaissances musicales. Un livre sincère et touchant, très différent du précédent Aux Marges du palais.
Malte, Marcus. - La pentatonique du cœur. - Buchet-Chastel. - 204 p. - 19 €

L’autrice brosse le portrait délicat et pudique d'une mère fantasque et avec beaucoup d'humour celui d'une famille digne d'un roman. Elle commence par la fin de sa vie lorsque celle-ci se débat avec des problèmes de mémoire, se met à trembler et à tomber dans la rue. Mais ces premiers symptômes d’une maladie neurodégénérative restent longtemps inaperçus, tant celle qui se prénommait Zahra mais avait ensuite choisi de se faire appeler Roya qui signifie « rêve » en persan, est d’une nature songeuse et discrète. Née par accident quelques mois après sa sœur, elle passe son enfance à Téhéran entre un frère aîné adoré et une sœur au tempérament volcanique. Elle quitte l’Iran en 1979, après la révolution islamique, et s’installe en France avec celui qu'elle finit par épouser, de guerre lasse, après une cour assidue et une déception amoureuse. Récit personnel qui aborde le sujet complexe de l'amour filial et des difficultés qui peuvent entraver les relations mère-fille. Le ton humoristique et la description de cette mère à la fois distante et attachante font passer un bon moment de lecture.
Montazami, Yassaman. - Dans une autre vie. - S. Wespieser. - 139 p. - 17€

Victoire et Constance sont des sœurs très différentes. Malgré une enfance heureuse, elles n'ont jamais été proches et leur relation est inexistante. Elles vivent des vies opposées : Victoire volontaire, milite pour un célibat libre, s’accroche à un métier peu passionnant, et s’aperçoit que sa vie ne lui convient plus ; Constance, mariée et mère, a une vie bien réglée. Elle paraît, à l'inverse, épanouie dans sa vie de famille ; elle aime la société. L'aînée trouve sa sœur trop parfaite, et la cadette a toujours l'impression de ne pas être à la hauteur. Victoire est toujours très proche de sa grand-mère, mais sans attache sentimentale. Alors que c’est la guerre froide entre les deux sœurs, la grand-mère leur demande de se rapprocher. Face au deuil, alors que Constance est soutenue, Victoire sombre. Elle reprendra goût à la vie, grâce entre autres, à un jeu de cartes un peu particulier, apprendra l’empathie et le sens de l’amitié et de la famille. Une nouvelle vie professionnelle et amoureuse s’ouvre devant elle, comme dans tout bon feel good book. L’autrice explore la complexité des relations familiales, met en lumière l'amour fraternel de ces sœurs, qui découvriront ensemble la force qui les unit. Le roman aborde de nombreux thèmes comme, l'amour familial, le mal-être, l'homosexualité, la vieillesse, le deuil. Des personnages face aux épreuves, aux doutes, aux angoisses enfouies, à la différence, où les liens familiaux se révèlent être les bases du bien-être. Beau happy end pour cette histoire sensible jamais mièvre, avec toute la famille réunie pour une renaissance après avoir surmonté le passé. Une lecture sympathique à l'écriture fluide à conseiller largement.
Saint-Paul, Dorothée. - Le jeu de la vie. - Mazarine. - 372 p. - 21 €

Dans les années 1970, Alicia, 35 ans, quitte New York pour San Francisco. Elle y rencontre Angie et Lucas, un couple dont elle tombe peu à peu sous l'emprise. Fascinée par ce musicien prodige et cette femme libre, Alicia finit par quitter son travail de conseillère bancaire pour s'occuper de leur fils. Un ménage à trois, étrange, exclusif et de plus en plus déséquilibré, se forme. J’ai découvert cet auteur qui est également dramaturge. Ce roman est une bonne lecture, agréable à lire dont l’intrigue fonctionne bien autour de la thématique de l’emprise. La descente “aux enfers” d’Alicia, puis son retour vers la liberté nous tiennent en haleine subtilement. La fin est un peu convenue et sans surprise, en revanche la description de la ville de San Francisco, son ambiance fourmille de détails passionnants !
Teulié, Alain. - L’escalier du paradis. - Le Cherche Midi. - 208 p. - 21 €

« Os-écaille » ou « tortue-os écriture » quand les idéogrammes n'étaient que des dessins gravés sur des carapaces de tortue. Une jeune femme travaillant dans un ministère est nommée à un poste plutôt flou du réseau diplomatique français à l'étranger. Lassée de son quotidien, la narratrice est mutée à Taipei, sans parler un mot de mandarin. Son premier contact avec la langue est le nom qu'elle doit choisir ; sans lui, elle ne peut exister. Elle s'appellera Xia, Été en mandarin, et adopte une nouvelle identité. La coopérante doit se loger, prendre ses marques. Sans parler chinois, la vie est compliquée, les mentalités différentes et elle se rend compte que son travail sera plutôt décevant. Elle décrit ses difficultés, l'apprentissage du chinois, ses rencontres. Tout est à apprendre, les codes, coutumes, et le rôle qu'elle est censée jouer. On assiste à ses doutes, tant professionnels que personnels. Elle rencontrera des gens sans jamais s'attacher. Le dépaysement et l'impossible intégration sont très présents. L'étrangeté ressentie est très bien exprimée, cette sensation de ne plus savoir lire. La jeune femme arrive sur l’île pour se mettre au défi et se recentrer sur elle-même. Les chapitres de ce récit autobiographique sont séparés par 8 idéogrammes dont l'autrice explique le sens. Ce découpage, ainsi que le ton distancié et les conversations par sms, amènent de la légèreté. S'ajoute en toile de fond de cet exil une liaison avec un homme qui entretient après son départ des échanges de messages. Une réflexion sur l'identité ; comment s'intégrer sans maîtriser la langue, quand les coutumes semblent totalement étrangères. L. Vathy exploite bien cette histoire d'expatriée et montre une connaissance approfondie de Taipei. J’ai été charmée par ce récit inattendu et dépaysant. Une lecture facile, pleine de poésie. C'est une bonne surprise que ce premier roman racontant avec humour et poésie l'intégration, ou plutôt sa non-intégration. Si certaines scènes font sourire, le livre, en évoquant l'isolement des expatriés, est plus profond qu'il n'en a l'air. Roman d'apprentissage lu d'une traite.
Vathy, Léna. - La vie ossécaille : un an à Taipei. - Noir sur blanc. - 189 p. - 20 €

Adèle est une jeune danseuse de l’Opéra. Elle est remarquée par Edgar Degas "le peintre des danseuses", ils vont passer quelques heures ensemble et avoir une relation... Il lui dessine, en la quittant, l’ébauche d’un tableau représentant une mère et ses deux filles, d’abord appelé « Portrait de famille » qui sera renommé "La famille Bellelli". Mais, suite à une réflexion anodine de la part d’Adèle, Degas la traite de sotte et s’en va. Il ne s’intéressera plus jamais à elle. Suite à ce rejet, elle se passionnera pour la littérature dans l’espoir de lui prouver qu’elle n’est pas stupide. Adèle, très jeune à l’époque, ne l’oubliera pourtant jamais. Même après s’être mariée à un homme qu'elle aime, elle restera marquée par ces quelques heures. On la retrouve à 60 ans toujours obsédée par Degas, devant le célèbre tableau, cherchant à comprendre qui était cet homme qui a bouleversé sa vie en si peu de temps. Ce roman analyse l'œuvre "La famille Bellelli" il revient aussi sur l’histoire de "La petite danseuse de quatorze ans" et évoque Marie Geneviève van Goethem qui a servi de modèle pour cette célèbre statue. Ces descriptions sont intéressantes et les références artistiques nous plongent dans l’atmosphère de l’époque. Seul point négatif mais qui a son importance, j'ai trouvé dérangeante et choquante cette « histoire d'amour à sens unique » entre une jeune fille de 15 ans et un homme de 40 ans, même si le contexte était différent.
Veyssier, Hélène. - Parmi toutes les autres. - Buchet Chastel. - 162 p. - 18 €